(Québec) Pour intéresser les élèves à la grammaire, les enseignants d'une école primaire de Saint-Nicolas ont fait un pari original : utiliser le hockey pour leur faire comprendre les structures de phrase.
À l'école Clair-Soleil, le hockey s'est taillé une place... jusque dans les cahiers des élèves. Grâce à un nouveau «code de correction» de textes, la majuscule devient la «mise au jeu» et le point, l'«arrêt de jeu». Le verbe est traduit par le «gardien de but» et le pronom, par les «rondelles». Et les élèves sont encouragés à puiser dans leur sac de hockey pour trouver des «outils», qui réfèrent aux dictionnaires et grammaires qu'on peut consulter en classe.
«On sait que c'est gagnant si chaque année, les élèves ont la même démarche pour corriger leurs textes. On a choisi la thématique du hockey surtout pour aller chercher nos garçons, qui décrochent plus souvent au secondaire. En classe, ça rend les apprentissages beaucoup plus concrets», affirme Nathalie Lacasse, orthopédagogue et enseignante à l'école Clair-Soleil.
Ce nouveau code de correction, qui sera utilisé par tous les enseignants, a été lancé en grande pompe hier, en présence de l'ancien joueur des Pingouins de Pittsburgh, Philippe Boucher, qui est originaire de Saint-Apollinaire. Gagnant de la Coupe Stanley, le numéro 43 est venu dire aux jeunes qu'il fallait persévérer à l'école. «Tout le monde aime le hockey au Québec. C'est une très bonne idée de se servir du hockey pour enseigner le français», a lancé celui qui regrette aujourd'hui d'avoir arrêté ses études après le secondaire.
De leur côté, les élèves n'avaient pas encore eu la chance hier d'utiliser leur nouvelle grille de correction, mais l'intérêt semble être au rendez-vous. «C'est une bonne manière pour nous apprendre le français. Le hockey, c'est l'fun!» lance Derek, un élève de quatrième année.
Reste à voir jusqu'à quel point cette initiative permettra à des élèves d'améliorer réellement leur maîtriser du français. Si les résultats sont au rendez-vous, d'autres écoles de la commission scolaire des Navigateurs pourraient emboîter le pas, affirme le directeur, Jacques Faguy. Des formations seront même offertes aux parents pour les encourager à utiliser le même vocabulaire à la maison, au moment de faire les devoirs.