Philippe Boucher savoure pleinementsa
retraite, notamment en collaborant avec les
jeunes de l’école Clair Soleil, à Saint-Nicolas.
© Stevens LeBlanc
Maintenant qu’il ne sillonne plus les patinoires aux quatre coins de l’Amérique à la conquête de la coupe Stanley, l’ex-défenseur Philippe Boucher mijote quelques plans, histoire de bien meubler sa retraite. Mercredi, c’est dans le milieu scolaire qu’il a vécu sa première réincarnation.
Ayant mis un trait sur sa carrière il y a un peu plus d’un mois après avoir bu dans le célèbre trophée, à Pittsburgh, Boucher a choisi de s’établir pour de bon à Québec. Au cours de la matinée, il était de passage à l’école Clair-Soleil, dans le secteur de Saint-Nicolas, afin de promouvoir auprès des jeunes élèves l’usage d’un code de correction du français alliant les règles de la langue française au monde du hockey, par diverses analogies entre les deux mondes.
Au-delà du bon usage du français, c’est le talent naturel de leader du routier de 36 ans qui a touché son jeune auditoire.
« Le français, c’est notre langue et bien l’écrire, c’est très important », a-t-il lancé d’entrée de jeu à plusieurs dizaines de paires d’yeux tous arrondis devant l’ancien joueur des Penguins, des Stars de Dallas, des Kings de Los Angeles et des Sabres de Buffalo. C’est encore mieux de lier ça au hockey pour piquer la curiosité. Mais si je suis ici, c’est avant tout pour dire de persévérer. »
Boucher, originaire de Saint-Apollinaire, s’avérait en effet le candidat tout désigné pour parler aux jeunes de persévérance, de travail ardu et de motivation.
« J’ai eu des années difficiles dans le hockey et j’ai bien failli tout abandonner à cause des blessures. Sauf que j’ai reçu un cadeau en fin de carrière quand un échange m’a conduit à Pittsburgh et combien de joueurs peuvent quitter en gagnant la coupe? À l’école, c’est pareil, il y en aura des difficultés alors aussi bien rendre l’apprentissage motivant », s’est-il exprimé.
Avec sa bague
En plus d’apprécier l’implication auprès des jeunes, étant lui-même papa, Boucher avait une autre bonne raison de pavaner, même s’il n’est pas du type à se promener le nez en l’air. Le jeune retraité trimballait avec lui un scintillant bijou faisant bien des envieux : sa toute nouvelle bague de la Coupe Stanley, reçue deux jours plus tôt.
« Je suis assez fier de l’avoir. Plusieurs joueurs à Pittsburgh n’ont probablement même pas encore eu la chance de vraiment la savourer. Moi, j’ai le temps de la regarder, d’observer tous les détails et de réaliser la chance que j’ai. »
Courtisé par les Sharks
Pour le moment, Boucher affirme ne pas trop s’ennuyer du hockey, du moins sur la glace! « Par contre, je ne pensais jamais regarder autant de matchs à la télé. J’ai l’impression que je surveille ça plus pour suivre mes chums que la ligue comme telle. Sinon, ça ne me manque pas. J’avais vraiment besoin de m’implanter ici avec ma famille. » Boucher aurait pu changer de cap. Tout de suite après avoir dit non à une offre des Penguins et annoncé officiellement sa retraite, le défenseur tombait dans la mire des Sharks de San Jose.
« Ça devait faire deux heures que j’avais fait mon annonce et ils me contactaient, mais je ne voulais plus jouer. Pour l’instant, je veux regarder plusieurs projets, mais pas me lancer dans un seul à 100 % », a conclu celui qui a émis quelques idées, dont celle d’investir dans une équipe junior, de percer quelque peu dans le monde des médias ou même de retourner sur les bancs d’école.
stephan.cadorette@journaldequebec.com